Canicules extrêmes, montée des eaux, réseaux d’eau fragilisés : les territoires ultramarins sont en première ligne face aux bouleversements climatiques. Pourtant, jusqu’à présent, les financements dédiés à l’adaptation restaient marginaux.

Ce temps semble révolu : la Banque des Territoires vient d’annoncer un plan massif, de plus d’1 milliard d’euros sur 5 ans, pour accompagner les collectivités locales – avec une attention particulière portée aux Outre-mer.

Un signal fort pour les acteurs du développement

Annoncé lors du Printemps des Territoires, ce plan s’inscrit dans le cadre du 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3). Trois grands leviers structurent cette initiative :

  • 100 M€ pour l’ingénierie territoriale, avec un appui ciblé aux collectivités pour les diagnostics climatiques, la planification et la priorisation des projets.
  • 1 Md€ en prêts, fléchés vers des investissements concrets en infrastructures et aménagements urbains résilients.
  • Un recours renforcé à la consignation environnementale, pour sécuriser les projets complexes ou situés sur des zones sensibles.

Une aubaine pour les Outre-mer

Les DROM sont clairement identifiés comme bénéficiaires prioritaires du dispositif. En raison de leur exposition accrue aux aléas climatiques (cyclones, sécheresses, submersions, etc.) et de fragilités structurelles préexistantes, les Outre-mer sont aujourd’hui considérés comme des territoires stratégiques en matière d’adaptation.

Des exemples d’impacts concrets ?

À La Réunion, le développement de réseaux de froid urbain pourrait limiter l’effet d’îlots de chaleur dans les quartiers denses.
En Martinique, les projets de renaturation des berges ou de désimperméabilisation des centres anciens pourraient émerger.
En Guyane ou à Mayotte, les besoins portent sur des infrastructures de base et une gestion intégrée de l’eau et des sols.

Quels enjeux pour les porteurs de projets ?

Pour les acteurs publics et parapublics (collectivités, EPL, bailleurs sociaux…) mais aussi pour les partenaires privés impliqués dans les projets de territoire, ce plan représente une fenêtre d’opportunité majeure :

  • Phase amont : grâce à l’enveloppe ingénierie, il devient possible de faire financer les études préalables, les diagnostics de vulnérabilité ou les plans d’action locaux.
  • Phase opérationnelle : les prêts du Fonds d’épargne permettent de structurer le financement d’opérations lourdes (désimperméabilisation, végétalisation, rénovation d’équipements…).
  • Phase sécurisation : la consignation environnementale peut faciliter le portage de projets complexes sur le plan juridique ou foncier (zones à risque, démolitions…).

Pour aller plus loin

Communiqué de presse de la Banque des Territoires du 13 mai 2025 :
Adaptation au changement climatique : La Banque des Territoires renforce sa contribution en mobilisant plus d’1 milliard d’euros pour accélérer l’adaptation des territoires

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