Entre innovation environnementale, tourisme durable et gestion des déchets, la Guadeloupe montre une volonté affirmée d’accélérer sa transition écologique.
Porté par l’ADEME, cet élan s’appuie sur des initiatives locales ambitieuses, des données précises et une mobilisation collective. Un contexte favorable qui ouvre des perspectives nouvelles pour les investisseurs engagés et les porteurs de projets durables.
Biodéchets : vers une gestion plus responsable et partagée
Depuis janvier 2024, la réglementation impose à toutes les collectivités la mise en place du tri à la source des biodéchets. En Guadeloupe, la dynamique est lancée, même si le territoire est encore en phase de structuration.
Déjà 9 700 kits de compostage ont été distribués, couvrant environ 5 % des foyers. Un début modeste, certes, mais qui reflète une volonté claire de monter en puissance. Le vrai défi reste l’habitat collectif, plus complexe à équiper.
C’est dans ce contexte que le syndicat Sinnoval expérimente à Port-Louis le compostage partagé au pied d’une résidence de 143 logements. Sept plateformes sont en cours d’installation, avec valorisation des déchets organiques dans un jardin partagé, en lien avec une association locale. Ce projet, soutenu par le Fonds vert, allie écologie, inclusion sociale et éducation.
L’ADEME joue ici un rôle clé, en soutenant les porteurs de projets sur les plans technique, financier et organisationnel. Une démarche pragmatique et inclusive pour ancrer des gestes durables dans le quotidien des Guadeloupéens.
Tourisme durable : quand sobriété rime avec attractivité
Le Fonds Tourisme Durable, déployé en Guadeloupe depuis 2021, a clairement trouvé sa cible. Avec 143 diagnostics environnementaux réalisés et plus de 50 établissements financés pour un total de 1,14 million d’euros, le territoire voit émerger une nouvelle génération d’hébergements écoresponsables.
Panneaux solaires, ventilation naturelle, récupération d’eau de pluie, électroménager économe : chaque structure accompagnée mise sur des solutions concrètes pour réduire son empreinte. C’est le cas de l’Habitation Mélipone à Pointe-Noire, devenue 100 % autonome en énergie et en eau grâce à ce dispositif.
Ces exemples concrets confirment que le tourisme durable n’est plus une utopie, mais une réalité économiquement viable, duplicable et recherchée par une clientèle toujours plus consciente.
Sensibiliser pour mieux agir : une mobilisation grandissante
La réussite de la transition passe aussi par l’adhésion des acteurs locaux. En septembre 2024, plus de 100 participants — collectivités, entreprises, associations — se sont réunis pour co-construire la Semaine de la Réduction des Déchets. Résultat : 64 actions concrètes ont été menées sur tout l’archipel.
Un annuaire numérique a même été lancé par le Conseil régional pour recenser et valoriser ces initiatives, preuve que le territoire s’approprie peu à peu cette dynamique environnementale.
Connaître pour mieux décider : des données locales précieuses
Agir, c’est aussi connaître. C’est tout l’enjeu des campagnes comme MODECOM, qui fournissent des indicateurs fiables sur les déchets produits localement.
En Guadeloupe, chaque habitant génère en moyenne 362 kg d’ordures ménagères résiduelles par an, avec un gaspillage alimentaire estimé à 19 kg par personne. Des chiffres élevés, certes, mais essentiels pour guider les investissements dans les équipements, les campagnes de sensibilisation, et les dispositifs de tri ou de valorisation.
L’ADEME utilise ces données pour affiner ses priorités et accompagner les collectivités vers des solutions adaptées à leurs réalités.
Pourquoi c’est le moment d’investir dans la transition en Guadeloupe
La Guadeloupe est à un tournant environnemental majeur. Entre les dispositifs publics de soutien, la mobilisation des collectivités et la montée en puissance des projets écoresponsables, le territoire crée un terrain fertile pour les investissements durables.
- Ressource pour aller plus loin :
ADEME Outre-mer #8
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