Alors que les entreprises ultramarines peinent à faire face à une conjoncture économique tendue, la question de la fiscalité locale devient plus que jamais un levier décisif pour la relance et l’investissement.
À l’occasion de l’assemblée générale 2024 de la FEDOM (Fédération des Entreprises d’Outre-mer), son président, Hervé Mariton, a dressé un état des lieux sans détour. Au cœur de ses préoccupations : la protection des dispositifs fiscaux ultramarins, aujourd’hui remis en question.
LODEOM et exonérations de charges : des outils efficaces mais fragilisés
Le système d’exonérations de charges sociales patronales en Outre-mer, en particulier via le dispositif LODEOM, joue un rôle central dans la compétitivité des entreprises locales. Il permet non seulement de compenser le surcoût structurel de ces territoires, mais aussi de soutenir durablement l’emploi.
Hervé Mariton alerte : « Ce dispositif fonctionne. Il coûte plus cher parce qu’il est efficace. Le remettre en cause serait un contresens économique. »
Contrairement aux estimations gonflées souvent relayées, le coût réel pour l’État est de 700 millions d’euros, loin des 1,5 milliard avancés dans le débat public. Un argument de poids dans le contexte actuel de restriction budgétaire, qui devrait inciter à préserver plutôt qu’à réduire cet outil stratégique.
Défiscalisation : un levier d’investissement à anticiper
Autre point d’attention : la défiscalisation de l’immobilier commercial, notamment en Nouvelle-Calédonie, toujours partiellement appliquée. Pour relancer l’investissement privé après les événements de 2024, la FEDOM plaide pour l’anticipation des dispositifs dans la Loi de finances 2026.
La stabilité fiscale et la visibilité à moyen terme sont essentielles pour sécuriser les porteurs de projets. L’incertitude sur la pérennité des dispositifs actuels freine la prise de risque et accentue le sous-investissement chronique des Outre-mer.
Stabilité, confiance et lisibilité : les fondations d’un écosystème fiscal attractif
Le message porté par Hervé Mariton est clair : les entreprises ultramarines ont besoin de prévisibilité. Le système fiscal local, s’il est bien structuré, peut devenir un outil de transformation économique. À l’inverse, des modifications brutales ou mal calibrées peuvent décourager l’initiative et détourner les investissements.
Dans cette optique, STAR INVEST partage une conviction forte : il ne peut y avoir de croissance durable en Outre-mer sans sécurité juridique et fiscale. La remise en question des dispositifs actuels fragilise un écosystème déjà soumis à de nombreux freins : insularité, surcoûts logistiques, instabilité réglementaire, etc.
Vers un « réflexe Outre-mer » dans les politiques économiques nationales
L’appel de la FEDOM va au-delà des mesures techniques : il s’agit d’intégrer pleinement les Outre-mer dans la réflexion économique nationale. Cela implique de sortir d’une logique d’exception défensive pour construire une stratégie d’attractivité proactive, fondée sur la performance, l’innovation et l’investissement productif.
Pour cela, Hervé Mariton défend une approche pragmatique : renforcer les mécanismes existants, mobiliser les dispositifs nationaux comme France 2030, et surtout garantir un cadre fiscal clair, stable et incitatif.
Préserver et renforcer les incitations fiscales, un impératif stratégique
Les entreprises ultramarines ne demandent pas de privilèges, mais des conditions adaptées à leur réalité économique. La fiscalité est l’un des rares leviers d’action directs à disposition de l’État pour stimuler le développement dans ces territoires. STAR INVEST soutient une vision ambitieuse et équilibrée : encourager l’initiative, sécuriser l’investissement, et créer un environnement de confiance.
Parce qu’il ne peut y avoir de croissance durable sans entreprise… et pas d’entreprise sans un écosystème fiscal favorable.
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